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CORPS ETRANGER
17 mars 2019

TUEZ MOI

Je ne peux pas te dire comment je me sens
Mes lèvres sont la fin d'un supplice
Je n'ai plus aucune repartie
Quand j'en ai, tu es déjà partie
Les gens me disent qu'il faut du temps
Que ce n'est que partie remise
Mais ça fait plus d'une décennie
Que je n'ai plus aucune surprise
Sur mon lit qui me ment
Et je mens sur mon lit
Je me penche
Et je suis trop fragile
Mais je ne peux pas te le dire
Et si je n'ai jamais d'enfants
C'est pour qu'ils ne soient pas ce que je suis
Et si je les déteste tellement
C'est parce qu'ils sont ce que je suis

Alors tuez-moi
L'amour serait disponible si je n'étais pas exclusive
Alors tuez-moi
Il faut que je me canalise car je vois que l'enfer me vise

J'ai bien du mal à prétendre
Que les choses sont plus faciles
Avec le temps va tout s'en va
Mais ne s'en prend jamais à moi
J'ai aimé quand j'étais enfant
Et j'aimerai jusqu'à mes rides
Alors je préfère prendre un flingue
Et que le chargeur me laisse vide
Ça ressemble à une avalanche
Je préférerai être en exile
Et sur les routes que je dessine
Il n'y a qu'une odeur de pluie
Je ne saurais pas vous dire quand
Je suis devenue lunatique
Mais quand il s'agit de l'avenir
Mon amour est pathétique

Je ne suis rien, je le ressens
Parmi des millions d'artifices
Je ne vis pas vraiment dans mon temps
Et je suffoque quand je respire

J'aimerais être réduite en cendres
Je crois que la souffrance est de mise
Il n'y a plus de fête de Saint Vincent
Et il n'y a plus de famille festive

 

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